LES PEINTRES (1534-1650).
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part et portion lui revenant. —- (Arch, nat., X,A 1552, fol.. 2 36 v°.) .
40. Anthoine Trouveron,peintre.- 2 3 avril i544.
Aujourd'huy, 2 4 avril 1 o 44 après Pasques, me Anthoine Trouveron, maistre painctre, demourant àParis, en ensuivant l'ordonnance du grand maître des Eaues et Forestz, en date du 19e jour de janvier dernier passé, a apporté en la Chambre dc la. Court de céans le ' tableau(1) men-cionné en l'ordonnance dud. grand maistre, lequel, en la presence de me Michel Le Meignen, substitut du procureur du Roy en la Court de céans, il a faict pendre et attacher au long contre l'apptiroy de lad. Chambre, ou il est à present, dont ledit Trouveron a requis acte, qui luy a esté octroyé. -- (Arch, nat., Z'E 329, fol. 75 v°.)                                 
41.   — Donation par Madeleine Manceau, veuve de Michel Corneille, peintre à Paris, de tous ses biens, à Pierre Le Camus, sergent à verge auChâtelet, son gendre, el Barthele­mie Corneille, sajille, à charge de son entre­tien savie durant1'2). - 22 septembre i544.
Fut presente en sa personne Magdelaine Manceau, veufve de feu Michel Corneille(3),
en son vivant-paintre, demourant à Paris sur le pont Sainct-Michel, considerant par elle son ancien aage, debillitation de sa personne et qu'elle ne peult gaigner aucune chose et que en peu de temps elle auroit consommé et des(p)endu tous ses biens meubles et im­meubles, tant pour ses nourritures et entre-tenemens, que pour les serviteurs et gardes qui luy convient avoir; à.ces causes, elle se seroit, dès ung an a ou environ, retirée par devers Pierre Le Camus, sergent à verge du Roy nostre sire ou Chastellet de Paris, et Berthelemye Corneille, sa femme, fille desd, defunct et veufve, et leur auroit re­monstré ce que dict est, et les auroit prié et requis de prandre et accepter la charge de la loger, nourrir et entretenir sa vye durant, ainsy qu'ilz ont faict par cy. devant, et que voullentiers elle leur donneroit tous et chas­cuns ses biens par donation entre vifz, à laquelle supplication et requeste lesd. Pierre Camus et sa femme se seroient condescenduz ; à ceste cause, lad. Magdelaine Manceau, de son bon gré, sans contraincte aucune, re­congnut et confessa soy estre donnée et par ces presentes par donation entre vifz donne et transporte tous et chascuns ses biens meubles et immeubles, debtes et créances ausd. Pierre Camus et Berthelemye Cor­neille, sa femme, à ce presens et acceptans, sans aucune réservation. Cestz presens don et transport faiz pour cc que tel est son plaisir,
(i) Il est rare de trouver une œuvre d'art mentionnée dans les documents résumés ici, ce qui fait d'autant plus regretter que cet article ne désigne pas le tableau plus exactement et n'en précise pas le sujet.
O MM. Campardon et Tuetey, dans leur Inventaire des Insinuations (n° 1787, p. 191)» analysent sommairement cette donation que nous reproduisons en entier comme spécimen de cette sorte d'actes.
13) Existc-t-il quelque lien do parenté entre ce Michel Corneille, mort avant 1544, et Claude Corneille, dit Corneille de Lyon, d'une part, et d'autre part, les deux Michel Corneille qui tiennent un certain rang parmi les artistes du xvii' siècle? Sans doute, la parenté entre ces homonymes n'aurait rien pour étonner; mais notre acte ne contient aucun indice do nature à confirmer un pareil rapprochement. Notre Michel Corneille a du mourir dans un âge assez avancé, puisque sa veuve invoque sa vieillesse pour imposer à sa fille et à son gendre la charge de la nourrir et de la soigner sa vie durant. Le Michel Corneille de 1544 serait peut-être l'auteur de toute la dynastie.; toutefois, lo chaînon qui le rattacherait à sos descen­dants fait défaut. Sera-t-il jamais retrouvé? Il convient donc, jusqu'à plus ample informé, de s'abstenir de toute hypothèse.
La Renaissance de Léon de Laborde (II, 635, 637, 64a) donne la description de plusieurs portraits de Claude Corneille, conservés dans les châteaux d'Angleterre, ct, de plus, un monogramme de l'artiste relevé sur un portrait de Jean de Rieux de la collection de M. Andrew Fountaino.